Le gouvernement burkinabè, à travers le ministère en charge de l’Agriculture a procédé, ce vendredi 29 novembre 2019 à Logofourousso, dans la commune de Bobo-Dioulasso, à la remise officielle de 400 tracteurs aux producteurs et à la pose de la première pierre de construction d’une usine de montage de tracteurs. Cette cérémonie a été présidée par le chef de l’Etat, Roch Marc Christian Kaboré.
La mécanisation de l’agriculture est en marche au Burkina Faso depuis quelques années déjà, à travers la remise de tracteurs aux acteurs du monde rural. Après la remise de 500 tracteurs aux producteurs en 2017, le gouvernement burkinabè a procédé, ce vendredi 29 novembre 2019 à Logofourousso, à la remise d’un lot de 400 tracteurs. Cette initiative vise à promouvoir l’agriculture au Burkina Faso.
En effet, le secteur agricole constitue une composante essentielle de l’économie du Burkina Faso. Il contribue pour 35 % au Produit intérieur brut (PIB) du pays et emploie 82% de la population active. Malgré les progrès réalisés au cours des dernières années, ce secteur agricole souffre d’une faible productivité en raison de plusieurs facteurs défavorables, dont les aléas climatiques, la baisse de la fertilité des sols, la faiblesse des infrastructures notamment des routes, la faiblesse des investissements, l’insuffisance de formation des ressources humaines…
Convaincu que la modernisation de l’agriculture est aujourd’hui une nécessité, le gouvernement burkinabè a mis en œuvre plusieurs stratégies, dont l’acquisition des tracteurs au profit des acteurs du monde rural. Outre l’amélioration de l’efficacité productive, la mécanisation encourage la production à grande échelle et améliore en général la qualité des ressources produites. La mécanisation facilite et réduit la pénibilité du travail, compense le manque de personnel, améliore la productivité et le calendrier des opérations agricoles, permet une meilleure utilisation des ressources, facilite l’accès au marché et contribue à atténuer les aléas climatiques. Par ailleurs, elle prend en considération les aspects technologiques, économiques, sociaux, environnementaux et culturels en contribuant au développement durable du secteur agroalimentaire.
Le président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, qui a présidé cette cérémonie de remise, a indiqué que la question de la mécanisation occupe une bonne place dans les objectifs du gouvernement. A l’occasion, il a invité les agriculteurs burkinabè à aller vers une agriculture modernisée. « Nous ne pouvons pas continuer à penser que notre pays peut se développer et prospérer simplement à partir de la daba et de la houe. C’est pourquoi, nous devons passer d’une économie agricole de subsistance à une économie agricole qui est tournée vers le marché. Et de ce point de vue nous avons entrepris depuis quelque temps, d’assurer une mécanisation progressive de l’agriculture au Burkina Faso. Ce qui fait qu’il y a déjà deux ans, nous avons remis 500 tracteurs au monde rural et cette année, ce sont 400 tracteurs qui sont remis. La chose la plus importante, c’est que maintenant, il va être construit ici à Bobo-Dioulasso, une usine de montage de tracteurs », s’est-il réjoui.
Par ailleurs, il a salué le secteur privé notamment, la personne de Al Hassane Siénou, pour cette action qui a été menée en conformité avec les autorités du gouvernement. Selon le président Kaboré, l’une des bases de développement du Burkina Faso est l’agriculture et la transformation de ses produits. C’est pourquoi, il invite les Burkinabè à produire et consommer local. Il a particulièrement invité la jeunesse à s’intéresser à ce secteur, qui, à ses yeux, est un secteur encore ouvert, en termes d’employabilité.
Bientôt une unité de montage de tracteurs agricoles au Burkina Faso
Plutôt dans la matinée du vendredi 29 novembre 2019, le ministre en charge de l’Agriculture, Salifou Ouédraogo et le premier responsable du groupement Tropic Agro-Chem, Al Hassane Siénou, ont procédé à la pose de la première pierre d’une usine de montage de tracteurs agricoles à Bobo-Dioulasso, précisément à Logofourousso. Selon Salifou Ouédraogo, la mise en place de cette unité de montage de tracteurs au Burkina Faso est un engagement du chef de l’Etat, afin de rapprocher les tracteurs des producteurs.
« C’est pourquoi nous avons signé une convention avec Tropic Agro-Chem industrie et le ministère de l’Agriculture à travers la Société nationale de l’aménagement des terres et de l’équipement rural (SONATER) et cela va permettre à Tropic industrie de pouvoir monter des tracteurs et de les mettre à la disposition de la SONATER. L’achat de ces tracteurs se fait à travers l’Etat qui subventionne à 45% pour l’ensemble des producteurs. Cela démontre que nous sommes en train d’aller vers la mécanisation de notre agriculture. Parce que sans la mécanisation, nous ne pourrons pas atteindre nos objectifs », a-t-il laissé entendre.
Le ministre de l’Agriculture et des aménagements hydro-agricoles a par ailleurs indiqué que l’agriculture constitue la principale source de développement économique et social de la population au Burkina Faso, mais elle reste malheureusement caractérisée par une faible productivité. Cette promesse tenue du président Roch Kaboré encourage et réconforte, selon lui, les prises d’initiatives à promouvoir l’agriculture. « L’un des puissants leviers sur lequel il faut s’appuyer est le développement de la mécanisation agricole, devenu aujourd’hui une exigence vitale et un cheminement en phase avec les récentes ambitions de l’Union africaine qui sont de confiner le matériel rudimentaire au musée au profit de technologies de production avancées. Le secteur agricole constitue une grande richesse pour le Burkina Faso et nous voulons que les Burkinabè puissent s’engager dans ce secteur porteur », a dit le ministre Salifou Ouédraogo.
Il a également souligné que les premières autorités du pays mettront tout en œuvre pour que cette unité puisse se mettre en place au cours de l’année 2020. Il a rassuré les producteurs que les tracteurs et les motoculteurs qui seront produits dans cette unité seront toujours subventionnés par l’Etat. Aussi, il les invite à mieux s’organiser pour accompagner les actions du gouvernement dans l’atteinte des objectifs de sécurité alimentaire durable pour notre pays.
Le premier responsable de Tropic Agro-Chem, Al Hassane Siénou, pour sa part, a félicité le gouvernement pour cette vision de mécaniser l’agriculture, en passant par la mise en place d’une unité d’assemblage de tracteurs au Burkina. « Cette unité va produire et mettre à la disposition du monde agricole 5 000 tracteurs par an. L’usine offrira également un service après-vente et les équipements seront suivis et les bénéficiaires auront des cours d’apprentissage de conduite de tracteurs », nous confie-t-il.
Cette unité se donne ainsi pour objectif, de ne pas laisser un tracteur stationné plus de 24heures. Aussi, M. Siénou a pris l’engagement ferme, de tout mettre en œuvre pour l’inauguration de l’usine dans six mois. « Si nous voulons réellement développer notre agriculture, il faut que nous la modernisions d’abord. Il n’y a pas une autre voie possible que sa modernisation. Les pays développés ou en voie de développement ont tous des politiques de modernisation de l’agriculture », souligne ce dernier. Et une particularité de cette opération, selon Al Hassane Siénou, est « le service après-vente », qui, a-t-il fait savoir, consistera à la formation des acquéreurs et des tractoristes avant toute livraison, à la disponibilité des pièces de rechange et à l’assistance des acquéreurs par une équipe mobile de dépannage.
Romuald Dofini
Lefaso.net